Boulimie : 5 conseils pour stopper les crises de boulimie. Par psychologue spécialisée TCA.

Boulimie : 5 conseils pour stopper les crises de boulimie

Les crises de boulimie vous gâchent la vie ? Vous ne savez plus comment reprendre le contrôle sur votre alimentation ? Vous êtes à bout ? Voici 5 conseils qui pourront vous aider à reprendre la situation en main et prendre soin de vous. Si vous n’êtes pas sur d’avoir des compulsions alimentaires, n’hésitez pas à lire mon article : Quels sont les symptômes d’une trouble alimentaire ?

1- Stopper les régimes :

La science a prouvé que les régimes étaient néfastes pour la santé. Quand je parle de régime, je parle de toutes choses que vous mettez en place pour contrôler votre poids et surtout pour en perdre. Il s’agit donc des rééquilibrages alimentaires, le jeûne intermittent, des sauts de repas ou de manger une salade parce qu’on a fait un restaurant le midi, le sport pour brûler un maximum de calories… 

Tous ces comportements de régime ont des conséquences sur notre santé : perte de cheveux, dérèglements hormonaux, diminution du métabolisme de base, baisse de la température corporelle, fatigue, trouble du sommeil, perte des menstruations, constipation, décalcification des os, perte musculaire, perturbation des sensations de faim et de rassasiement, trouble digestif …

Les conséquences négatives peuvent être également mentales : obsession alimentaire, perte d’intérêts pour d’autres choses que la perte de poids, isolement, perte des contacts sociaux, baisse de l’humeur, angoisse, stress, diminution des capacités de concentration, idée noire, dépression, apparition des troubles du comportement alimentaire …

Les comportements de régime ne sont pas efficaces sur le long terme puisque environ 80% des personnes concernées reprennent le poids perdu voire plus au bout de quelques mois. 

Les TCA peuvent avoir apparus bien avant le premier régime mais le régime maintient le trouble du comportement et ne permet pas sa guérison. 

2- Manger dès que vous ressentez la faim :

Il est important d’honorer sa faim. Bien souvent, les personnes, souffrant de crises de boulimie, se restreignent toute la journée car elles savent que le soir elles feront une crise et souhaitent donc limiter la prise alimentaire sur la journée. Ce comportement augmente le risque de faire une crise de boulimie et son intensité. 

Il est important dans un premier temps, de refaire des repas complets dès le début de la journée. Dans le cadre d’un trouble du comportement alimentaire, je vous conseillerai même de petit déjeuner en absence de faim. Le travail des sensations alimentaires peut être trop complexe au départ. Il est important de manger des aliments qui vous font envie, que vous appréciez. Les bols de muesli ou de flocon d’avoine « Healthy » ne sont pas des solutions. 

Il est important d’essayer de ne plus vous focaliser sur le poids que vous pouvez prendre, l’objectif premier est de diminuer au maximum les crises de boulimie.

3- Recherchez les facteurs déclencheurs de vos crises de boulimie :

Les crises de boulimie sont des signaux d’alarme. Il est important d’essayer de les comprendre. Dans un premier temps, vous pouvez chercher les situations, moments, émotions qui déclenchent les crises. On parle d’éléments « triggers« . 

Ces facteurs déclencheurs peuvent être des pensées négatives vis-à-vis de son corps ou de soi, le jeûne, être confronté à certains aliments ou situation, l’état émotionnel

Voici quelques exemples : 

  • je me sentais rejeter, seule, angoissée, paniquée, tendue, triste, vide, mal, coupable, pas aimée, incomprise, frustrée.
  • je m’ennuyais, je me dévalorisais.
  • j’avais honte, peur, faim.
  • j’étais insatisfaite, irritée, confuse.
  • je me trouvais répugnante.

Mais cela peut aussi être des émotions ou moments positifs : j’étais heureuse, je me sentais aimée, euphorique.

Cela peut être lié à une situation : lorsque vous mangez sucrée, devant du chocolat, quand vous buvez de l’alcool, quand vous mangez un aliment que vous vous interdisez, quand votre compagnon veut faire l’amour ou vous montre son attirance, à une certaine date de l’année, en situation de stress au travail, pendant les règles, lorsqu’on vous a critiqué …

Comprendre ce qui déclenche les crises de boulimie, peut vous aider à comprendre les émotions que vous cherchez peut-être à éviter et le besoin que vous avez réellement besoin.

4- Analyser vos comportements alimentaires :

Il peut être intéressant pour vous de remonter le fil de l’histoire de vos comportements alimentaires : quand est-ce que cela à commencer ? dans quels contextes? comment les choses ont évolué avec le temps? qu’est-ce que j’ai mis en place et quels ont été les effets? à quel moment, je me suis senti le mieux, dans quelles circonstances? à quel moment je n’ai pas de crises? 

Vous pouvez également analyser la situation après une crise. Cette analyse n’est pas là pour que vous critiquiez vos comportements. La crise est passée, vous ne pouvez rien y faire pour changer les choses, ce n’est pas votre faute, vous n’êtes pas une mauvaise personne. L’analyse consiste à noter les faits, ce qui s’est passé concrètement avant (dès le début de la journée), pendant et après la crise, et tout cela sans aucun jugement comme si vous étiez un enquêteur ou un journaliste. Cette analyse peut permettre de vous apaiser et de reculer ou éviter les comportements de compensation qui sont nocifs (vomissement, sport, laxatif …). Le mieux après une crise est le repos, une marche tranquille. Je comprends la difficulté de ne pas avoir de comportement compensatoire car souvent vous vous sentez honteuse et vous avez très mal à l’estomac, peur également des conséquences sur votre poids. Les comportements compensatoires  favorisent le maintien et la survenue des crises de boulimie également.

5- Chercher de l'aide :

La boulimie est une maladie, il est très difficile de s’en sortir seul. Comme toute maladie, il est important d’être accompagnée et soutenue. Si vous souffriez de migraine ophtalmique par exemple, vous n’auriez pas honte d’en parler à votre entourage, il serait là pour vous soutenir au moment des douleurs et pour vous aider dans les tâches que vous avez à faire quand vous êtes mal ? De la même façon, vous iriez voir votre médecin, un neurologue, un ophtalmologue pour trouver une solution à votre problème? Dans votre situation, vous n’avez pas choisi d’être malade, vous n’avez pas non plus mal agi pour l’être, vous avez comme n’importe qui le droit d’être entendu et prise en charge. Vous pouvez également trouver un groupe de parole, un forum pour partager votre souffrance avec des personnes qui souffrent également de TCA. Ne restez pas seul.

Cet article se compose de quelques conseils, cela peut vous aider mais ne remplacera malheureusement pas un suivi psychologique qui vous permettra de travailler les raisons profondes qui expliquent la boulimie, sur votre perception de vous-même, sur votre confiance en vous, pour apprendre à apprécier votre corps, à reconnaître et gérer vos émotions, prévenir les rechutes. Si vous avez des questions ou si vous souhaitez être prise en charge, n’hésitez pas à me contacter. 

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Bibliographie :

Zermati, J-P. (2019). Osez manger. Paris : Odile Jacob.

Sicardi, A. (2021). L’alimentation intuitive : le grand livre. Paris : Leduc.

Vanderlinder, J. (2012). Vaincre la boulimie. De Boeck Supérieur.

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